vendredi 11 mai 2018

Qui l'a dit Mac bête

Divines rimes et noisettes

L'énorme verge tendue par le calendrier et la plume servile du bistouquet font saillir les vers et gicler les pieds.Aujourd'hui 10 mai, il y a des sujets de calendrier plus solides et sérieux, rappelant 1968, 1981, la lutte contre l'esclavagisme ... mais bon. Recueillons-nous, mes biens chers camarades, dans un instant de poésie.

Clément pour le bon peuple de ces gens affamés
Et d'affables attablés qui rien ne veulent nier,
Ce n'est pas une mode, c'est une culture nouvelle
Portée de droit divin, insufflée par le ciel.

Il est grand, qu'il est beau, il change le vin en eau
Que ruisselle sur les riens hallebardes, oripeaux.
Nul pair ne fut jamais si perfusé d'ego
Qu'il se crut obligé d'offrir tant d'ex-voto.

Faut-il être si crédule ou péter une bielle,
Ou bien être tombé dans un seau d'hydromel.
Dieu guérit quand d'un doigt touche le roitelet
La rumeur dit qu'il fait les écureuils bander

 

Les écureuils risquent d'en voir leurs noisettes finir en pommade !
Manu t'es là ?


François Weil, poète parfois mais pas trop fort pour éviter les thraces et les éoliens.



Les Fioretti de Saint  Manu des Cordées !

Or il advint qu’en ces temps reculés où le vilain peuple menaçait de toutes les horreurs, les gentils riches qui faisaient ruisseler un peu de monnaie sur des pauvres ingrats et cruels, vint au pouvoir par un certain prodige, un prophète-magicien ! L’élection de ce  saint homme fut en elle-même un miracle puisque ceux qui le portèrent au plus haut sommet faisaient l’objet de son plus froid dédain ! Ce fut là son premier miracle !

Après avoir conseillé le monarque précédent, François le Gentil (qui ne le fut pas trop pour le peuple), Manu du Touquet, comme on l’appelait à l’époque, avait mûri le projet avec quelques amis banquiers et publicitaires fortunés, de renverser François par la seule force de son…verbe ! Et ça, de la tchatche…il en avait !

Il ne fut pas long à rassembler une troupe improbable de croyants aveuglés par son génie et s’en alla parcourir routes et chemins et, en marche, professer ses sentences qui vibrent encore dans un ciel d’airain :
  • Avec moi, ce qui va mal aujourd’hui ira mieux demain !
  • C’est important d’aimer les gens !
  • Les riches sont gentils et bienveillants, c’est pour ça que Dieu les a faits riches ! Ils sont parfois malheureux car ils ont beaucoup d’argent, ce qui provoque chez eux, la peur d’en perdre. Il est donc plus raisonnable que les pauvres, qui eux sont habitués à ne pas en avoir, leur donnent le peu qu’ils ont…par gentillesse et bienveillance. 
  • Pourquoi laisser gérer par des entreprises publiques,  le service public qui risque de profiter à tout le monde ? Alors qu’on pourrait le confier à des entreprises privées, qui de surcroît appartiennent à mes amis les riches et pourraient de ce fait  leur profiter plutôt à eux ? N’est-il pas normal d’aider ses amis ?
  • Les pauvres, ceux qui ne sont rien, sont de nature insouciante…en effet, ils n’ont pas peur de perdre quoi que ce soit…ils n’ont rien ! Donnons leur l’espoir…ça ne coûte rien au pays !
  • Vous êtes comme les champs prêts pour la moisson…j’enverrai mes premiers de cordée vous récolter inlassablement et vous aurez ainsi le merveilleux sentiment d’appartenir à une Histoire…la mienne !
Ces propos eurent un merveilleux effet sur les poires bonnes et prêtes pour la cueillette ! Et comme nous étions en des temps de grande crainte, avec un peuple divisé et notamment la  frange (ou la fange) des plus violents, prête à étriper tous ceux qui ne feraient pas correctement le salut nazi… grâce à la sainte peur, ce ne fut pas le temps des cerises, ce fut le temps des bonnes poires et Manu du Touquet devint roi !

Il  ne voulut jamais reconnaître que tout compte fait, il n’était vraiment soutenu que par moins de 20 pour cent des habitants du pays ! Il s’empara de la couronne, du trône et fit asseoir à ses côtés sa préceptrice, celle qui lui avait tout appris (mais vraiment tout) depuis son plus jeune âge, notamment, l’art de la comédie !

C’est ensuite que les grands miracles commencèrent !
  • On lui attribue la multiplication et la distribution des pains à notre Dame des Landes et dans les universités !
  • Un soir où il rentrait chez lui après une discussion avec des amis, Jean Louis Borloo dit l’avoir vu marcher sur l’eau ! (quelle ironie du sort)
  • Quand les manifestants du 1er mai lui demandèrent de venir les rencontrer, il leur dit d’aller voir là bas s’il y était…et il y était…en Australie ! (là où la femme du premier ministre est « delicious »… mais un peu jeune à son goût)
  • On prétend qu’il avait le pouvoir du caméléon : il allait voir des aviateurs, il se retrouvait transformé en aviateur (uniforme et tout) il allait voir des militaires…ça faisait pareil et il allait voir les évêques de France… il se retrouvait à prêcher l’engagement politique des catholiques !
  • Il a transformé les allocations logement des étudiants en suppression de l’impôt sur la fortune… c’est pas un miracle ça ?
  • Il arriva même à piquer du fric aux retraités après leur avoir promis qu’ils vivraient mieux grâce à lui…autre prodige !
  • Lorsqu’il annonça au sujet de la Syrie, que ses collègues, américain et russe, se ralliaient à son point de vue… hop un coup de baguette magique et… Trump et Poutine prétendirent tout le contraire ! ça c’est fantastique !
  • Lorsqu’il alla voir, Trump, autre grand prêcheur de l’amour des pauvres et ami à lui, il réussit à transformer la diplomatie française par trois fois sur l’Accord Nucléaire Iranien : 1 - on ne lâche pas l’accord existant…2 - on laisse tomber et on cherche un nouvel accord avec l’aide de Donald (c’est là que Mickey nous manque)…puis finalement non, 3 - on garde l’accord actuel avec Angela et Theresa …le tout en 24 heures ! Le Christ lui-même n’aurait pas pu le faire ! Lui, il aurait préféré sortir le fouet et virer les marchands du temple ! … Aucun sens du commerce !
  • Enfin, sur la SNCF, le président s’apprête à faire des étincelles : il va rentabiliser le rail en  donnant l’outil industriel à des privés, en mécontentant les cheminots qui mettront donc plus de cœur à l’ouvrage après s’être fait traiter de fainéants surpayés et enfin, en supprimant les trains… De plus il réduira la pollution en multipliant le transport par autocars ! Hein… il en fait des choses avec ses petits bras musclés celui que désormais, on appelle Saint Manu des Cordées !
  • On raconte qu’il va réussir à faire disparaître la dette de la SNCF, à laquelle certains de ses ministres ont d’ailleurs contribué…et la transformer en… LAPIN ! Celui qu’il a posé à tous ses électeurs ! Là par contre, c’est pas un miracle, c’est de la prestidigitation !
Bien sûr, nous ne tarderons pas à vous ouvrir à la révélation des miracles futurs du saint homme !

Yves Hernandez, historien à la cour.





CHANT LITURGIQUE

Couplet 1

L
e bienheureux élu et son peuple marcheur
Sont arrivés un jour au paradis terrestre
Il trône maintenant au siège élyséen
ses disciples sont assis sur des fauteuils en or

Refrain (en chœur)

Ô
gloire encore à toi, le Manu des cordées
Celui qui vole aux pauvres pour donner au riches
Gloire éternelle à toi le Bistouquet sacré,
Qui marche sur les os  des services publics

Couplet 2

L
e bienheureux élu pour pas qu'ils aient trop chaud
Arrose les marcheurs par ses voies naturelles
Et dépose sur la tête se ses parlementaires
Des chapeaux étroniques qui les laissent sans voix

Au refrain (en chœur)

Ô
gloire encore à toi, le Manu des cordées
Celui qui vole aux pauvres pour donner au riches
Gloire éternelle à toi le Bistouquet sacré,
Qui marche sur les os  des services publics

Couplet 3

E
t du peuple ébahi il fit fi des suppliques
Car lui seul savait comment sauver le monde
Et de Trump et Poutine il se fit des amis
Imposant ses idées pour une paix éternelle

Au refrain (en chœur)

Ô
gloire encore à toi, le Manu des cordées
Celui qui vole aux pauvres pour donner au riches
Gloire éternelle à toi le Bistouquet sacré,
Qui marche sur les os  des services publics

Couplet 4

L
orsque Satan gréviste se montra dans les rues
D'un revers de la main passée au feu de Trump
Il envoya bouler ces riens qui protestaient
Insensible aux douleurs qui lui venait du peuple

Au refrain (en chœur)

Ô
gloire encore à toi, le Manu des cordées
Celui qui vole aux pauvres pour donner au riches
Gloire éternelle à toi le Bistouquet sacré,
Qui marche sur les os  des services publics

Couplet 5


Car c'est là son mérite et éternelle gloire
De se foutre du monde et de ses contingences
d'écraser les petits si c'est pour son royaume
Celui des milliardaires et de leur saint Medef.

Au refrain (en chœur)
 

Ô gloire encore à toi, le Manu des cordées
Celui qui vole aux pauvres pour donner au riches
Gloire éternelle à toi le Bistouquet sacré,
Qui marche sur les os  des services publics (bis)


François Marandet : Archi-grand duc des tournées

2 commentaires:

  1. chouette idée, celle de la chanson de rue, chantée en choeur, avec les paroles distribuées au public. Il manque la partition. Des idées ?

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