lundi 5 mars 2018

Le programme, demandez le programme ! Que le spectacle continue



Macron : la mise en scène


(Source : Le programme d’Emmanuel Macron)

500 experts, 30.000 français qui ont travaillé dans 3.000 ateliers, 100.000 concitoyens qui ont donné leur point de vue et 6 chantiers :

- éducation et culture
- société du travail
- modernisation de l'économie
- renforcer la sécurité de la Nation
- renouveau démocratique
- engagement au niveau international

Emmanuel en coulisses


Où en est-on des promesses de campagne de Macron (sources diverses dont et souvent luipresident.blog.lemonde.fr)


Economie et travail

Le Macron candidat annonçait son ambition de réformer le code du travail : cette révision s’est faite par ordonnances. Signées le 22 septembre dernier, leur contenu a fait écho à plusieurs promesses de campagne. L’encadrement des indemnités prud’homales d'Emmanuel Macron pour licenciement sans cause réelle et sérieuse est l’une des mesures-clés de la réforme. L’indemnité est désormais limitée par une somme plancher et plafond. Les ordonnances ont aussi renforcé les accords d’entreprise. Ils prévalent dorénavant sur les accords de branche sauf dans les domaines où ces derniers ont le monopole (égalité hommes-femmes, garanties collectives complémentaires ...). Enfin, comme promis, la création du Comité social et économique doit devenir l’unique instance de représentation du personnel.

En novembre on notait : Le projet de loi de finances (PLF) 2018 devrait permettre d’honorer plusieurs engagements. La suppression de l’impôt de solidarité sur la fortune, transformé en un impôt sur la fortune immobilière a suscité de vifs débats, mais a finalement été votée par les députés. L’exonération totale de la taxe d’habitation, pour 80% des ménages à l’horizon 2020 a aussi été actée et s’étalera sur trois ans. Enfin un prélèvement unique sur le capital, la flat tax, à hauteur de 30%, a été inscrit dans le PLF 2018.

Le projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) prévoit de son côté un allègement des cotisations salariales. Pour le financer, le projet programme une augmentation de la Contribution sociale généralisée (CSG) de 1,7% à partir du 1er juin 2018. Une hausse qui pèsera surtout sur les retraités gagnant plus de 1 400 euros par mois. Le PLFSS prévoit aussi une baisse des cotisations patronales qui doit remplacer à partir du 1er janvier 2019 le crédit d’impôt compétitivité emploi (CICE).

Malgré cette rapidité à réformer, de nombreuses promesses de campagne sont encore en chantier et en réflexion, comme la baisse de l’impôt sur les sociétés, un système universel de calcul de la pension des retraites ou la suppression de 120.000 postes d’agents publics sur l’ensemble du quinquennat. Pour l’instant, le budget 2018 ne prévoit que 1.600 suppressions de postes.

Retraités et indépendants attentifs au PLFSS
Côté santé, le travail du gouvernement s’est concentré sur le PLFSS. Adopté en première lecture à l’Assemblée nationale, le texte devait être voté avant la fin de l’année. Il comporte plusieurs promesses de campagne. On y trouve des mesures de prévention et de développement de la télémédecine, mais également la revalorisation progressive du minimum vieillesse, et la disparition du Régime social des indépendants. En revanche, Emmanuel Macron promettait d’abolir l’obligation du tiers payant, mis en place lors du précédent quinquennat. Supposée entrer en application le 1er décembre, la mesure a été reportée par Agnès Buzyn, ministre des Solidarités et de la Santé.

PLF et PLFSS ont été validés en décembre 2018.

« Make our planet great again » : le chapitre clef de l'écologie
Les six premiers mois d’Emmanuel Macron à l’Elysée sont marqués par des dynamiques contradictoires sur le plan écologique, entre discours volontaristes et renoncements. Pour ce qui est de réduire à 50 % la part du nucléaire d’ici 2025, l’objectif ne pourra pas être tenu. Cette promesse, inspirée par la loi relative à la Transition énergétique votée sous François Hollande, s’annonce « difficilement atteignable » de l’aveu même de Nicolas Hulot, le ministre de la Transition écologique et solidaire. Il évoque une nouvelle échéance à l’horizon 2030 ou 2035.

Le projet de loi sur les hydrocarbures devrait interdire dès l’année prochaine l’attribution de nouveaux permis d’exploration des hydrocarbures et la fin totale de leur exploitation en 2040. Le projet contient toutefois certaines exceptions : les industriels pourront continuer leur exploitation jusqu’à rentrer dans leurs frais, et une dérogation sera accordée au bassin de Lacq, l’une des plus importantes exploitations de soufre en France. On peut considérer que l'interdiction de nouveaux permis est donc contredite pour les années qui viennent.

Concernant les perturbateurs endocriniens, la position du gouvernement reste floue. En juillet, Nicolas Hulot a approuvé la définition proposée par la Commission européenne malgré les critiques de nombreux scientifiques qui la jugent trop permissive. Si le Parlement européen a finalement rejeté la réglementation, la position officielle du gouvernement s’éloigne de la promesse de placer la France « en tête du combat » contre les perturbateurs endocriniens. En revanche, le ministre de la Transition écologique s’est montré plus ferme au sujet du glyphosate. La France a refusé de voter un renouvellement pour 10 ans de la licence de l’herbicide controversé. Un accord devra être trouvé avant le 15 décembre.

On sait depuis ce qu'il en est, Nicolas Hulot est devenu maître mangeur de chapeaux.

Éducation : retour sur l’héritage de François Hollande
En matière d’éducation, les bouleversements sont nombreux. Jean-Michel Blanquer est revenu sur des réformes entamées sous la présidence de François Hollande. Le nouveau ministre de l’Education nationale a notamment rétabli les classes bilangues supprimées dans le cadre de la réforme des collèges de 2015. L’enseignement optionnel du grec et du latin fait aussi son retour, sous le même format qu’il était avant cette même réforme.

En ce qui concerne les rythmes scolaires au primaire, les communes ont désormais le choix entre maintenir les 4,5 jours instaurés par le précédent gouvernement ou revenir aux 4 jours de classe par semaine qui étaient d’usage avant le quinquennat de François Hollande. Le dédoublement des classes de CP et CE1 en zones d’éducation prioritaire a été lancé à la rentrée, mais il ne concerne pour l’instant que les classes de CP en REP+ (réseaux d’éducation prioritaire renforcés). La réforme du Bac, avec l’instauration de plus de contrôle continu n’en est, elle, qu’à l’état d’ébauche.

Lutte contre le harcèlement, ouverture de la PMA : de nombreux enjeux sociétaux
Emmanuel Macron avait promis de nouvelles lois pour lutter contre le harcèlement envers les femmes. Dans le sillage de l’affaire Weinstein, Marlène Schiappa, secrétaire d’Etat chargée de l’égalité entre les femmes et les hommes (et non ministre, comme cela avait été promis), a annoncé le mois dernier l’élaboration d’un projet de loi sur le sujet pour le premier trimestre 2018.

Autre réforme sociétale attendue, l’ouverture de la procréation médicalement assistée (PMA) à toutes les femmes. Sur ce sujet, le président reste très évasif, comme lors de son intervention télévisée sur TF1. De son côté, Marlène Schiappa a promis d’ouvrir le débat en 2018.

Le budget de la défense, un « axe prioritaire » pour le gouvernement
L’épineuse question du budget de la défense reste floue. Emmanuel Macron s’était engagé à y consacrer 2 % du PIB en 2025. Difficile cependant de prévoir si le président de la République tiendra parole : après une coupe brutale de 850 millions d’euros pour l’année en cours, le projet de loi de finances pour 2018 prévoit de faire passer le budget de la défense de 32,7 à 34,2 milliards d’euros. Soit 1,82 % du PIB, en dessous des 2 % d’efforts promis.

La création d’un État-major permanent spécialisé dans la lutte contre le terrorisme était inscrite dans le programme du candidat Macron. Elle s’est matérialisée par un centre national de contre-terrorisme. Mais, contrairement à ce qui avait été promis, il n’existe en son sein aucune cellule dédiée exclusivement à la lutte contre Daech. Enfin, la police de sécurité du quotidien, axe fort de la politique de sécurité intérieure du candidat Macron, sera expérimentée dès janvier prochain dans une quinzaine de villes.

Moraliser et encadrer la vie publique
Alors que la campagne présidentielle a été marquée par les scandales, Emmanuel Macron a fait de la moralisation de la vie publique l’un de ses chantiers prioritaires. C’est la garde des Sceaux, Nicole Belloubet, qui présente le projet de loi au Parlement. Si certains engagements de campagne y figurent, d’autres ont été édulcorés.

Le régime spécial de retraite très avantageux des parlementaires est supprimé, et les embauches familiales interdites. Les indemnités parlementaires ne sont finalement pas fiscalisées. Le système en vigueur est remplacé par des mécanismes de contrôle et de transparence.

En revanche, le projet d’imposer un casier judiciaire vierge pour se présenter à une élection s’est heurté au principe constitutionnel d’individualisation de la peine. La promesse d’interdiction d’exercer des activités de conseil a quant à elle été allégée : un élu pourra poursuivre ses activités de conseil et de lobbying parallèlement à son mandat, à la seule condition qu’elles aient débutées plus d’un an avant son élection.

Un premier bilan mitigé dans le domaine de la culture
Emmanuel Macron n’a cessé d’affirmer pendant la campagne, que la culture était une priorité. « Réponse aux barrières invisibles que crée la société » , le futur président l’affirmait : la culture serait protégée. Il a envoyé un premier signal positif avec le maintien du budget de la culture à 10 milliards d’euros.

Pourtant la prudence reste de mise. Le projet de loi de finances 2018 prévoit des économies drastiques pour l’audiovisuel public. La réforme promise par Emmanuel Macron vise une refonte en profondeur du secteur pour concentrer les moyens sur des chaînes moins nombreuses. Les exigences du gouvernement sont mal perçues par les patrons de l’audiovisuel public. Difficile donc, d’imaginer la forme concrète que prendra le projet de réforme alors que les discussions ne font que commencer.

On peut supposer qu'à terme des fonds seront de fait utilisés sur des partenariats public / privé.

Les grands chantiers du président pour une refondation de l’Europe
Durant toute sa campagne, Emmanuel Macron a annoncé sa volonté de « refonder l’Europe » par la création d’un budget de la zone euro et par une meilleure coopération fiscale et sociale entre les États membres. Pour ce faire, il devra réussir à convaincre ses partenaires européens, dont le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, et la chancelière allemande Angela Merkel. Donc ce chapitre n'est pas engagé.

En attendant, fin août 2017, il a rencontré les chefs d’Etat autrichien, roumain et bulgare à l’occasion d’une tournée en Europe centrale. L’enjeu était clair : discuter de la directive des travailleurs détachés et pousser à un durcissement de cette réglementation. Avec 177.674 travailleurs détachés arrivés en 2015, la France est le deuxième pays d’accueil en Europe. Fin octobre, un accord a été trouvé pour limiter à 12 mois le détachement et pour lutter contre le dumping social et la concurrence déloyale. L’application ne prendra cependant effet qu’à l’horizon 2022 et les transports routiers feront l’objet d’un autre accord.

De fait lorsque les textes ont été validés sur la directive, d'aucun ont vu, dans l'exclusion du transport routier et le report à plus tard de la mise en application pour le reste, un échec de la voix française sur le sujet.

L’outre-mer : l’avancée sur le dossier calédonien
Entre la crise sociale guyanaise, Saint-Martin et Saint-Barthélémy dévastés par l’ouragan Irma et la crise migratoire à Mayotte, les collectivités ultra-marines sont en surchauffe. Le président défend une vision ambitieuse pour l’outre-mer, mais avance prudemment.

Pour l’instant, un seul dossier a connu une avancée notable : le référendum d’autodétermination qui doit avoir lieu en Nouvelle-Calédonie en 2018. Lors d’une récente réunion avec le Premier ministre Edouard Philippe, les représentants des principales forces politiques calédoniennes ont signé un accord sur la constitution de la liste électorale référendaire, l’une des questions-clés du dossier.

Les autres promesses de campagne sont encore imprécises. La ministre des outre-mer Annick Girardin a récemment lancé les Assises de l’outre-mer, une large consultation qui vise à définir des priorités par territoire et à lancer des initiatives concrètes. Le ministère doit publier ses résultats en mai.

L’agriculture : le lancement des états généraux de l’alimentation
Les états généraux de l’alimentation ont été lancés fin juillet avec un objectif clair : trouver des solutions pour mieux rémunérer les agriculteurs, qui protestent contre les prix trop faibles qui leur sont imposés. A mi-parcours de ces états généraux, mercredi 11 octobre, Emmanuel Macron a confirmé la création prochaine d’une loi visant à soutenir les agriculteurs dans les négociations avec les industriels. Le gouvernement compte augmenter la rémunération des producteurs en alignant les prix directement sur les coûts de production. Sur le sujet, le président compte légiférer par ordonnances au premier semestre 2018.

Au titre des mesures proposées on note le voeu gouvernemental de réduire les guerres de prix à la distribution, ce qui sera opéré par le contrôle des ventes à perte, et la limitation des promotions.

La structure des prix serait réglementée et devrait repartir des coûts de production à l'avenir. Ce qui satisfait les producteurs, avec toutefois des réserves sur les normes utilisées poru déterminer les coûts.

Si la FNSEA sort plutôt satisfaite de ces états généraux, il reste que les petits producteurs, et particulièrement le monde du bio, restent dans le doute car les mécanismes de soutien à l'agriculture sont en passe de leur échapper, que ce soit au travers de la PAC et ses accessoires, ou de la fiscalité locale, les régions ayant pour certaines déjà pris les devants en modifiant les subventionnements qui leur sont accessibles.

Les états généraux associaient aux discussions les associations de divers intérêts, le WWF par exemple a émis des regrets, ainsi que de nombreuses associations, de voir le chapitre de la souffrance animale reporté à plus tard, les pesticides, l'agriculture bio étant également mis de côté avec des promesses de nouvelles discussions à venir.

Nicolas Hulot qui était promoteur de ces états-généraux n'a pas trouvé le temps, ou la volonté d'en prononcer la cloture.

Alors le bilan du bihan ?

Au bilan d'étape les promesses de campagne sont donc assez globalement tenues là où les décisions, lois, ordonnances conduisent à un démantèlement du bien commun. C'est le cas pour le droit du travail, pour la sécurité sociale, pour la réorientation des priorités de l'E.S.S. avec les modifications en cours des effets budgétaires de la fonction publique nationale et territoriale.

Sur ce dernier point les choses sont d'ailleurs moins évidentes à première vue car il n'est pas exactement mentionné dans le programme ce qui se passe désormais dans la réalité. Les territoires continuent de perdre des équipements, des moyens, et on voit passer les services rendus à la population d'un mode volontairement public à un mode en voie de privatisation.

Le cas de la SNCF est un exemple évident de volonté de dénaturer l'efficacité et l'utilité d'un réseau de transport concurrentiel et accessible à tous. Suppressions de lignes, remplacées par des services de cars dont certains usagers ont découvert que désormais ils ne fonctionnaient que lorsqu'ils faisaient le plein de clients.

La mise en avant d'une information tronquée sur le coût du statut social des cheminots est un travail de communication. Car de fait les cheminots ne sont pas la cause des déficits de la SNCF. La modification des rôles des intervenants sur les chemins de fer en est la cause, car elle a permi un désengagement de l'Etat de ses obligations d'investissement et d'entretien pour un réseau performant. Ce qui était un service rendu est désormais montré comme un coût. Tout est bon pour justifier que ce coût est contraire à la performance économique globale.

On sait pourtant que cette performance économique qui met Montpellier à un peu plus de 3h de Paris est un effort qui favorise la croissance. Et cet effort est nécessaire et essentiel pour relier La Souterraine à Périgueux, ou Cholet à Tours.

Si on regarde sous un angle plus large l'approche macro-sociale et macro-économique des politiques menées depuis un certain nombre d'années, ce qui paraît soudainement évident c'est la perte de sens du bien commun.

On a vendu les autoroutes à des entreprises privées, pour y faire circuler des gens sous contrainte en leur rendant les autres possibilités moins faciles. Réseau routier secondaire de plus en plus contraint pour y faire de longs parcours, réseau ferré de liaison avec des lignes supprimées ... on ne favorise pas les déplacements on les rend plus onéreux.

Bien entendu Macron n'est à l'initiative dans les politiques récentes que depuis 2012 en qualité de conseiller, et seulement depuis quelques mois en tant que Président. Mais il n'a rien proposé pour améliorer les choses, et pour ce qui est de la SNCF, l'ambiance générale que présente la majorité présidentielle permet de dire que le sort de cette entreprise est scellé.

On nous dit qu'il n'y aura pas de disparition de l'entreprise. Mais qu'on va modifier les règles socio-professionnelles. On nous dit qu'il restera une SNCF, mais que si les régions veulent avoir des liaisons secondaires en ferroviaire, elles peuvent créer des structures pour le faire.

Donc ce qui a été dépensé antérieurement pour que le réseau de chemin de fer existe devra être à nouveau payé par la population, puisqu'on aura démantelé une partie du bien commun.

Non inscrit dans les promesses de campagne également les équipements de santé sont actuellement en train de connaître des fermetures en mode accéléré. On ne finance plus, on planifie les fermetures des hôpitaux de proximité.

Jusqu'à l'élection de Macron il restait des hypothèses de voir des situations s'arranger. Mais là, tout bascule, au pas de charge, et sans avoir besoin de passer par l'Assemblée.

On a transormé les hôpitaux en centres de profits, imposé des conditions de travail hostiles à des personnels dont on diminue le nombre, et auxquels on propose des missions industrialisées. La pression sur les hôpitaux n'a d'autre but que de permettre aux territoires qui le souhaitent de créer un secteur privé si ça les intéresse. Aux frais des usagers qui, il est vrai payeront moins de "charges sociales", mais dépenseront sans aucun doute possible plus d'argent pour se faire soigner.

Outre les hôpitaux, les centres médicaux de toutes sortes supportent la même logique. Jusqu'aux médecins de ville qui manquent partout, et que de plus en plus de territoires invitent à grands frais à venir s'installer. Ca coûte à qui ? Aux usagers.

Le décodomètre

Nous voici donc devant un grand numéro de mentaliste.

Ca commence par : les vieilles recettes on montré leurs limites et leur incapacité à résoudre vos problèmes.

Voyez ce que je vais vous proposer, ce que je vais faire pour vous. Vous gagnerez en pouvoir d'achat.

Maintenant, spectateurs vous êtes rassurés ?

Le petit peu qu'on vous aura évité de mettre de côté pour la sécurité sociale, ou les transports avec vos impôts, on va vous le prendre deux fois maintenant. Pour reconstruire ce qu'on vous aura démoli, et pour vous permettre de vous en servir.

Par contre les services qui seront mis en place dans cette ère nouvelle, seront privés, et ne manqueront pas de générer des bénéfices pour leurs propriétaires.

Le tour est beau, le magicien habile, il vous fait un beau numéro, vous repartez les poches vides.

Que le spectacle continue

Macron Emmanuel candidat a engagé un contrat avec la Nation, pas une promesse de campagne, dans lequel il est écrit ce que Emmanuel Macron fera en qualité de Président de tous les français. Les 6 grands chantiers y sont entérinés, avec cette mention enthousiasmante, ou énigmatique, c'est selon :

« La France est une chance, et chacun doit pouvoir y tenir ses promesses. »

Chacun ! Ca n'oublie personne ? Parce que si c'est le cas, ça va être la fête ...

Attention mesdames et messieurs, dans un instant ça va commencer !

Attention, mesdames et messieurs, dans un instant on va commencer
Installez-vous dans votre fauteuil bien gentiment
5, 4, 3, 2, 1, 0, partez, tous les projecteurs vont s'allumer
Et tous les acteurs vont s'animer en même temps
Attention, mesdames et messieurs, c'est important, on va commencer
C'est toujours la même histoire depuis la nuit des temps
L'histoire de la vie et de la mort, mais nous allons changer le décor
Espérons qu'on la jouera encore dans 2000 ans
(merci Michel Fugain)

Tour de passe-passe n°1

Allez un petit tour de chauffe ? Dans "Le programme d'Emmanuel Macron pour le dialogue social"

Aujourd’hui, les différents secteurs d’activité ne vivent pas la même réalité économique : l’agriculture et l’industrie, le luxe et la coiffure ont peu en commun pour ce qui est de la situation de l’emploi et de l’exercice des métiers. Une PME a peu en commun avec le grand groupe.

Comment peut-on prendre en compte ces réalités différentes tout en donnant le même cadre général à tous ? Nous proposons que, dans le cadre de principes définis par la loi, les règles qui régissent le quotidien des salariés soient fixées au plus près de là où ils travaillent, dans l’entreprise.

Demain, les rôles respectifs de la loi, de l'accord de branche et de l'accord d'entreprise seront redéfinis. Les acteurs de la négociation collective, en particulier les syndicats de salariés, verront leur place renforcée. Les négociations à l’échelle de l’entreprise, ou à défaut les accords conclus au niveau de la branche, seront privilégiés.

Décodage : Comment peut-on prendre en compte ces réalités différentes tout en donnant le même cadre général à tous ? Et ben c'est simple, ce sera différent pour chacun ! Et comme ce sera écrit dans la loi, la loi sera la même pour tout le monde.

Ah ... je sens qu'il y a des gens qui l'ont pas percutée celle-là. Alors je la refais. Avant il y avait des lois qui étaient les mêmes pour la plupart des gens. Mais les réalités économiques c'est dur tu sais cher public. Alors comme c'est dur il faut adapter les choses. Sauf que les adapter ça veut dire qu'il faut faire des lois différentes pour chaque cas.

Ca c'est chiant, parce que c'est plus sérieux quand même quand la loi est la même pour tout le monde.

Et ben en macronien, ça devient : la loi a qu'à dire que chaque entreprise se débrouille dans son coin. Et toc. Ni vu ni connu j't'embrouille ... la loi sera la même pour toutes les entreprises.

Chaque entreprise fait ce qu'elle veut. Génial. C'est ça la même loi pour tous.

Oui mais les gens qui bossent, qui ont la chance de bosser, eux non. C'est l'entreprise qui a un texte de loi, pas l'être humain.

Tu l'as sentie rentrer là ?

Ce tour de magie est redoutable. Simple, efficace. Toi tu es là, avec ton billet de spectacle, assis au milieu du public. Le mec sur la scène il montre un vrai jeu de carte dans lequel il y a bien toutes les cartes. Il a fait monter sur scène un témoin même. Le témoin voit que le jeu est normal.

Là-dessus il fait choisir une carte au hasard. Personne l'a vu faire, mais le jeu dans lequel le témoin tire une carte, c'est pas le jeu qu'il a vu juste avant. Dans celui là, il n'y a que des valets de pique.

A ton avis, la carte tirée ce sera quoi ?

Tour de passe-passe n°2

Tiens allez un autre tour marrant celui-là. Si tu vas voir : l'économie sociale et solidaire : l'E.S.S.

Si c'est dans le programme de la soirée ! Alors le mec il t'explique que c'est beau l'E.S.S., c'est généreux et tout.

Introduction du numéro, le mentaliste explique :

"Faire entrer la France dans le XXIᵉ siècle : telle est l’ambition de notre projet politique. Ce siècle nous lance de nombreux défis : le défi social, qui change de visage avec l’apparition de nouvelles formes de précarités ; le défi démographique, qui réclame d’anticiper le vieillissement de la population; le défi technologique et le défi environnemental, qui obligent à repenser nos modes de vie ; le défi démocratique, et l’urgence de garder unie une société qui doute et se fragmente."

Puis vient la deuxième partie :

"Dans la diversité de leurs formes (associations, fondations, sociétés commerciales, mutuelles, coopératives), les entreprises de l’Economie Sociale et Solidaire (ESS) se mobilisent chaque jour pour faire face à ces défis : elles combattent l’illettrisme et le décrochage scolaire, soutiennent l'autonomie des personnes âgées et des personnes en situation de handicap, luttent contre l’exclusion et le chômage, développent l’économie circulaire, promeuvent l’économie du partage grâce au numérique. Tournées vers la prévention des risques sociaux, elles innovent, expérimentent et portent des solutions concrètes sur les territoires, aux côtés des acteurs économiques « classiques » et des pouvoirs publics."

Alors tu as droit à un petit coup de diagnostic : c'est là le truc du numéro en fait :

"Le secteur de l’ESS a un poids économique important, en progression constante. Il représente 10% du PIB et près de 13% des emplois privés en France, dans 165 000 entreprises. Celles-ci attirent de plus en plus de salariés : ces dix dernières années, l’emploi dans l’économie sociale et solidaire a progressé de 24%, contre seulement 7% dans le reste du secteur marchand.

Avec ses 12 millions de bénévoles, l’ESS incarne une société de l’engagement, reposant sur l’initiative, la compétence et la solidarité citoyennes. Elle ancre dans le réel les valeurs républicaines.

Le développement de l’ESS correspond à une aspiration de plus en plus grande : celle d’entreprendre en trouvant du sens et de l’utilité sociale dans son activité. 77% des salariés et 91% des dirigeants qui travaillent dans l’ESS considèrent comme positive leur relation à leur travail. L’essor du « crowdfunding » illustre cette évolution sociétale : nombre de nos concitoyens ont envie de contribuer au financement de projets d’intérêt général, même s’ils sont portés par des initiatives privées"

Et la conclusion :

"L’ESS incarne enfin un entrepreneuriat où l’humain prime sur le profit, où l’efficacité économique sert l’intérêt général."

Rigoureusement vrai, rien à redire. Sauf un truc, le financement. 2018 sera déjà bien située pour la démonstration. Le financement de l'ESS repose principalement sur des actions en partenariat avec les territoires, régions, départements, municipalités qui ferment les robinets des subventions, qui ficellent les conventions, et les acteurs de l'E.S.S. réduisent leurs activités. La crise des personnels hospitaliers et des EPHAD ces derniers temps n'est pas étrangère à ce qui se prépare sur le terrain de l'E.S.S., on ferme, on rabote, on coupe. Les associations de terrain qui s'occupent du quotidien de gens qui ont besoin qu'on leur offre des services réduisent leurs effectifs. Celles qui résistent le mieux se lancent dans la productivité. On voit déjà le film, des salariés et des bénévoles mis sous le carcan d'un management purement économique. Il va y avoir des suicides chez les écoutants.

C'est beau non ? Le pigeon, ou la colombe s'envole à la fin.

T'as pas vu en cours de route, le mec vient de faire les poches à un paquet de gens dans la salle. Putain quel talent !

Au passage le cadre légal de l'E.S.S. c'est un texte qui s'appelle loi Hamon. Qui a donné les moyens réglementaires. Et qui a été, de l'avis de beaucoup de gens, fortement boudé par le gouvernement Valls et bpifrance.

On cherchera pas maintenant à comprendre comment fonctionne les amitiés ou les inimitiés en politique. On garde ça pour une autre fois.

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