mercredi 18 avril 2018

gauche, droite, gauche, droite

Pour toi Yves, mon cher ami ventdeboutiste, bien aimé, et oh combien je vous aime toutes et tous les Vent debout, tu voulais cogiter un peu l’histoire une, deux, une, deux ... enfin non, gauche, droite, gauche, droite

Comme avant toute séance de cinéma, il y a le petit encart "Jean Mineur publicité", ou les actualités, et ce sujet gauche - droite me donne envie d'un commentaire d'actu circonstancié.

Ca n'a échappé à personne, nous sommes dirigé par le bistouquet, que certains surnomment, ce que je réprouve beaucoup, Ducon, foutriquet, ou le raccourci du tuyau, mais bon ce n'est pas moi qui le dit, il y a des gens qui ne l'aiment pas.

Moi j'ai une certaine forme de tendresse pour cette petite chose inexpérimentée, c'est mon côté bienveillant de vieux poilu.

Nous sommes donc dirigés par Macron Emmanuel qui est la version Hyde d'Emmanuel Macron.

L'un est ni de droite, ni de gauche, l'autre est à la fois et de gauche et de droite. Mais ça veut dire quoi ce merdier en fait ?

Peut-on être ET ne pas être ? Là est la question comme aurait un maque bête.

En fait dans le cas du bistouquet la chose est simple il n'est ni de gauche, ni de droite, il prend là où ça l'arrange en fonction de l'interlocuteur du moment, considère que lui seul est à sa place partout où il pose ses fesses, ou ses semelles, et tant mieux pour lui si il se sent bien comme ça. C'est juste un peu emmerdant pour les autres, mais c'est une autre histoire.

Donc pour Macron, on a une définition solide pour définir son positionnement, en politique, le reste de ses positions n'intéresse presque personne, il est et de droiche, et de gaute. C'est un amalgame, un sabir complexe, un galimatias qui n'est compréhensible que par lui et seconde après seconde aucun analyste ne parvient à décoder ce que pourrait être la seconde d'après. Il surprend par sa pensée qui ne s'attache à aucune histoire vraie et profonde, ancrée dans l'Histoire de l'humanité, quand il fait référence à l'histoire il manque souvent des pages. Il veut du neuf, que de nouvelles choses, avec ce petit problème qui lui est particulier que son chronomètre mémoriel s'arrête à peu près en 1840.

Fin des actualités !

Mais on va pouvoir comprendre que l'histoire, avec un grand H et sans faire de pétard, compte pour beaucoup dans la lecture qu'on peut faire des choses. Pour commencer et en apéritif une lecture rapide de deux extraits pas forcément des plus sérieux et sincères, mais en politique la sincérité n’est pas un gage d’intelligence.

 ~~~~~~~~~~ Les pistaches ~~~~~~~~~~


La droite et la gauche expliquées à ma fille (extraits)

Quelques repères dans une campagne qui en manque singulièrement, explique Patrick Moynot. Publié dans Le Monde.fr | 20.03.2012 à 09h31 |  

Le goût juste à point torréfié et sans amertume d'une analyse comparée, simple, mais efficace entre les politiques de gauche et de droite.

~~~~~~~~~~ Les petits saleaux gâtés ~~~~~~~~~~



Une saine lecture qui craque en bouche avec un point de vue permettant de bien distinguer quelques aspects intemporels de la différence entre la gauche et la droite.

~~~~~~~~~~ Le gorgeon ~~~~~~~~~~


Bon et puis il y a des sources très documentées : Wikipedia Gauche et Droite en politique

Voilà donc fin de l’apéritif, on attaque le plat de résistance ?

~~~~~~~~~~ Le plat ~~~~~~~~~~


La suite est originale d’un original. Z'avez remarqué "original", tout le texte qui suit n'existe qu'ici pour la première fois, c'est cadeau, et pas crado. Mais faut s'accrocher, les saveurs sont nombreuses.

Au commencement était le néant


Pour ma part j’admets qu’on ne peut pas faire remonter l’idée qu’il puisse exister une gauche et une droite à avant 1789, puisqu’avant 1789 il n’y a pas cette expérience si particulière qui assoit les représentants de part et d’autre d’un perchoir pour défendre des idées s’opposent. C'est effectivement lors de la Constituante de 1789 que les choses se sont ainsi passées que les riches se tenaient à la droite du Président de l'Assemblée et les pauvres ou moins riches à sa gauche.

En fait il y a eu, mais la dichotomie gauche droite n’a jamais vraiment pris corps avant les révolutionnaires et les conservateurs de 1789 à Paris.

Donc gauche et droite c’est en gros les partisans de la République contre les partisans du pouvoir aristocratique ... autant dire en langage d’aujourd’hui les extrêmes-gauchistes versus les conservateurs.

Donc il est plutôt facile de comprendre qu’il y a d’un côté de vrais républicains, et de l’autre des soutiens de l’aristocratie dirigeante.

C'est quoi une aristocratie ? Une bande de peu de gens qui se cooptent entre eux pour partager un pouvoir qu'ils se gardent jalousement, et les richesses qui vont avec en général. Ils peuvent choisir de copuler uniquement entre eux ou pas, ça n'y change rien, ils ne partagent pas et commandent au plus grand nombre, ils sont donc aristocrates.

Quelque soit le monde observé, au fil de l’histoire il y a toujours eu une opposition entre une aristocratie qui veut posséder le pouvoir, l’argent, les biens, et qui se coopte dans un entre-soi soigneusement défendu, et un peuple plus ou moins bien représenté, tantôt par la base la plus pauvre, tantôt par les gens du milieu de gamme, les bourgeois, ceux qui ne sont pas tout à fait des riens.

Quelque soit le monde observé il y a toujours eu en quelque sorte trois classes dans les sociétés humaines d’importance ... les nantis, les gens de peu, et les gens de rien.

Enfin le néant, le gnangnan peut-être ?


Ca remonte à peu près à la proto-histoire ... donc avant ça devait être le cas mais on l’écrivait pas, et c’est pas parce qu’on l’écrivait pas, que ça n’existait pas. Mais comme on a pas vraiment la preuve, on va dire que les sociétés humaines s’organisent en strates naturelles avec des gens qui se goinfrent, des gens qui s’en sortent, et des gens qui tirent le diable par la queue.

Ceux qui se goinfrent sont les moins nombreux, ceux qui s’en sortent sont plus nombreux mais pas majoritaires, et ceux qui n’ont rien ou pas grand chose sont les plus nombreux. Ils sont majoritaires en nombre. Mais si les gens d'en haut sont aristocrates, ceux d'en bas se voient souvent contraints à fermer leur claque-merde, en utilisant différents moyens comme la famine, la guerre, le matraquage anti-liberté d'expression, la cherté de la vie ... si si la cherté de la vie est un moyen d'oppression bien connu et identifié.

On observe donc, ainsi, que si les plus nombreux qui sont les plus pauvres ne râlent pas, c’est le plus souvent parce qu’ils s’occupent bêtement à savoir comment bouffer et dormir en paix. D’ailleurs pour les aider à s’occuper que de ça, les autres font en sorte de faire croire que le monde leur appartient d’une manière ou d’une autre, quitte à utiliser les services d’une partie des gens pour faire la police ou l’armée, et s’arranger pour que les plus pauvres ne pensent qu’à bouffer et dormir ... et si possible travailler aussi. Quand à être payés, c’est à discuter, mais seulement plus tard (on notera que la méthode qui consiste à reporter les négociations à une date ultérieure aux décisions est une réinvention macronienne ... nouvelle politique on vous dit).

Les populations qui vivaient entre l’Asie et l’Europe, avant les grecs de l’antiquité, baguenaudaient en Mésopotamie et dans la vallée de l’Indus. En fait on parle d’un temps que les moins de vingt ans ... disons que l’Egypte ancienne, la plus ancienne arrive à la fin de la civilisation de l’Indus et que la civilisation mésopotamienne est entre les deux. Les trois nous amènent vers les 40 siècles de distance par rapport à nous, aujourd’hui, et pour ce qu’on en sait, pas tant de choses en fait, mais un peu quand même, toutes ces civilisations, qui sont en fait des cités, des ensembles de cités, des états pourrait-on dire, fonctionnent selon des pratiques qui leur sont propres.

Choisis le roi et bourre l'arène


La plupart du temps on y trouve des rois, ou parfois des reines, mais la parité était pas leur tasse de thé ... enfin bref, un clergé, et un bon peuple.

Le roi s’entoure de gens qui forment sa cour, le peuple est plus ou moins bien ou mal traité, le clergé entretient de bonnes relations avec le roi et les esprits surnaturels et tout baigne.

Le clergé a soutenu dans toutes ces civilisations l’idée qu’il fallait bien s’entendre avec les dieux. Il y en a plusieurs souvent des dieux, c’est assez commun, et ça permet de multiplier les jobs de clergé. Les dieux sont craints par le peuple parce que le clergé fait en sorte que le peuple soit craintif des dieux.
  • Le clergé est une élite formée, éduquée.
  • La cour est une élite formée, éduquée.
Le peuple est un troupeau peu formé, peu éduqué autant que possible. Plus on les laisse dans la misère et l'inculture, plus ils sont dociles et moins ils savent se débrouiller pour s'en sortir mieux. Si on veut bien maîtriser le peuple il faut pas trop l'aider à s'éduquer, ce qui permet de l'affamer quand il râle et les vaches sont bien gardées.

Le peuple se prend des beignes par l’intermédiaire d’une soldatesque, la troupe, qui est une élite formée, pas trop éduquée, et quand les beignes ne sont pas nécessaires le clergé caresse le peuple, sinon il appelle la troupe. Généralement la troupe est constituée par des chefs aristocrates et des soldats sélectionnés, au hasard j'en prends un et je vous fous tous dedans, qui viennent bien entendu du peuple. Restez cons ça nous aide envisagent les aristocrates.

Le clergé tient le peuple par la peur, la troupe aussi, et l’aristocratie peut s’amuser entre eux, oyez, oyez braves gens il est minuit et tout va bien.

Normalement un système comme ça résiste assez bien au temps, d’autant que les gens de l’époque ont une durée de vie qui confine à l’obsolescence programmée moderne.

Also sprach Zarathoustra


Arrive le premier couillon un peu illuminé de l’histoire et qui a laissé des traces : Zoroastre ou Zarathsoutra. On ne sait pas avec certitude si il faisait partie de l’aristocratie. Mais il a eu des soucis de telle sorte qu’il a été mis à l’écart du monde, par sa volonté ou pas ... peu importe, et il lui est venu une idée : on nous cache tout on nous dit rien, en fait il n’y a pas des dieux qui nous gouvernent, mais un seul, l’Unique. Il venait d’inventer le monothéisme.

A cette époque on aurait pu être zigouillé pour moins que ça, mais dans son cas, était-il à un endroit et un moment plus cool ?, à cette époque il a pu décliner sa thèse et convaincre un certain nombre de gens sans y perdre ni la tête, ni les jambes.

Le but de sa théorie ? Démontrer qu’il ne faut pas aveuglément obéir à un roi, qui impose des dieux et un clergé. Il n’y a qu’un Dieu et il est au-dessus de tout ... même du roi.

Ca a changé beaucoup de choses. Ca a pris du temps, mais ça a fini par convaincre des gens que l’idée d’aristocratie était peut-être une arnaque.

Le monde civilisé s’est d’un coup vu capable de raisonner entre deux options :
  • d’un côté les gens qui croient que c’est possible qu’un chef soit supérieur aux autres et puisse commander tout le monde
  • de l’autre côté les gens qui croient qu’il est possible qu’il y ait un chef, mais qu’il ne peut pas être supérieur aux autres parce que de toute manière il y aura toujours quelque chose qui lui sera supérieur.
A ce point de l’histoire, on est pas sortis de l’auberge. Mais c’est un pas en avant. On est pas sortis de l'auberge parce qu'on remplace une aristocratie suprême, mais tangible, faite de chair et de sang, par un être unique, divin, immatériel, que seul le clergé peut comprendre et percevoir (mon cul c'est du poulet). Donc on échange quand même un cheval borgne contre un aveugle. Mais pour l'époque ce serait bien un progrès quand même.

Bon, les aristocrates, le clergé, la troupe tout ça, ça va continuer, s’effacer un peu par moment revenir etc ... pendant quelques siècles c’est un peu flou, les védiques (civilisation de l’Indus) ça périclite, les égyptiens prospèrent et se désespèrent selon les moments, les mésopotamiens s’en sortent pas trop mal ni trop bien, quand va surgir des groupes de gens dans la péninsule hellénique qui vont former des cités comme Athènes, Sparte, Salonique ... qui a dit ta mère ? Je vous préviens si ça recommence, j’en prends un au hasard et je vous ... bon.

Les grecs ont hérité de leurs pères, on sait pas très bien comment s’enchaînent les choses, mais ils sont pas devenus monothéistes, majoritairement ils ont gardé le polythéisme, par contre ils ont pris de Zoroastre une bonne dose d’indépendance d’esprit et de sens critique.

Dans le même temps, et là on se situe au 6 ou 7ème siècle avant J.C, donc à 27 siècles de nous, on voit émerger une culture monothéiste chez les hébreux, pendant que les égyptiens sont polythéistes, version le cul entre deux chaises, puisqu’ils ont eux un dieu vivant au milieu des gens et qui est Pharaon (vous noterez le truc du système égyptien ancien qui consiste à mettre des dieux un peu partout, pour faire peur aux gens, dont un vivant celui là, il est souvent terriblement pas sympa avec le peuple, quand on le croise il faut ramper devant lui).

Retenez ce petit détail ! Les égyptiens ont réussi à faire ce que d’autres n’avaient pas fait avant.

Les hébreux ont hérité du monothéisme de Zoroastre. Ca on en est à peu près certain. C’est d’ailleurs la seule chose qu’ils lui ont pris. Le reste ne les attirait pas tellement parce que les hébreux étaient souvent emmerdés par des voisins, maintenus captifs, réduits en esclavage, enfin les trucs hébreux, on sait pas pourquoi un peuple entier peut être composé de têtes à claques, mais quand on voit comment ils les prennent tout au long de l‘histoire ... on se pose des questions. C'est surtout pour ça qu'on les protège avec amitié, surtout que je suis pas blanc-bleu en matière d'hébreu, je suis métèque quand même.

Vient le temps de Socrate : l'humanité peut enfin philosopher


On patiente encore un siècle ou deux ... vers -470 arrive un nourrisson qui fera de gros dégâts.

Les grecs ont pris un truc dans le zoroastrisme, et c’est surtout un type, bien précis, qui n’a pas laissé lui d’écrit de sa main, mais dont on sait avec de bonnes certitudes ce qu’il racontait au travers de ses disciples. C’est le premier contestataire en format universel du pouvoir en place, de l’ordre établi. Socrate a expliqué qu’il ne faut pas écouter tout ce qu’on nous dit, qu’il faut remettre les choses en question, et que le pouvoir aristocratique ne détient la vérité que si il prouve que ce qu’il prétend est vrai, logique et respectueux de la liberté.

Socrate à son époque a mis en cause l’ordre établi, et exigé que l’on puisse démontrer ce qu’on avance, avant d’affirmer qu’on a raison. On parle d’une époque où l’aristocratie utilisait les services des gens qui savaient parler pour défendre les idées politiques du moment en affirmant que les aristocrates avaient raison parce qu’ils avaient raison, ou parce qu’ils étaient les aristocrates. De nos jours on appelle ça un sophisme. A l’époque aussi.

Et Socrate était un chieur de première qui refusait qu’on lui sorte des vérités toutes faites. Il voulait la preuve, l’argumentaire qui permet de ... et toc.

Il est difficile de dire à coup sûr qu’il est l’inventeur de la philosophie, c’est improbable, mais c’est en tout cas la première personne dont il est clairement mentionné par Platon et quelques autres qui l’ont bien connu, qu’il exprimait en toutes choses l’envie et le besoin de comprendre, de savoir, d’expliquer. Ce qui est en gros la base de toute philosophie, enfin ça devrait l'être. La philosophie est la science des sciences la sagesse étymogiquement, donc l'art de ceux qui savent.

Platon est probablement celui qui a le plus parlé de Socrate l’athénien. Il en fait une sorte de philosophe professionnel vivant dans le seul sacerdoce de la pensée juste, en quelque sorte. Xénophon, lui, est plus mesuré et exprime plutôt l’idée que Socrate est un pur qui ne s’intéresse pas trop aux choses terrestres. Ce qu’on sait c’est que Socrate a vécu avec son temps, qu’il a été soldat, et qu’il a gagné assez mal sa vie ensuite en faisant école autour de lui, entouré de jeunes gens de familles riches qui trouvaient ses discours, au moins ses discours, séduisants. Il n'en tirait pas un grand profit. Il est l'inventeur du concept de l'enseignement gratuit (mais si vous pouvez faire circuler le chapeau m'sieurs-dames ... parce qu'il se faisait payer quand même au gré des moyens de chacun).

Socrate était à la fois certainement un grand sage mais aussi une vraie burne. A force d’avoir souvent raison de ses détracteurs ou opposants de débats, étant habitué à démonter ses adversaires sophistes en les mettant oralement et par le raisonnement en pièces, en les éparpillant dans tout Athènes façon puzzle, il finit par mobiliser assez de gens contre lui pour qu’on décidât de lui faire une sorte de procès en sorcellerie.

Accusé d’être mécréant, de proposer de croire en d’autres dieux que les dieux officiels, et de détourner les jeunes gens de leur avenir doré, il fut condamné par un jury de 501 personnes à une condamnation à 280 voix pour et 221 pour l’acquittement, et accepta de se suicider lui-même un mois plus tard.

Il a laissé une trace indélébile sur un truc qui échappe à toute contrainte durable, en est-il l’inventeur ou non ? Mais il a laissé la philosophie à l’état de science. Et ça c’est important.

Parce que la source de la philosophie, le discours sur le savoir, le comprendre, c’est basé sur le fait qu’il y a des gens qui veulent commander et posséder, et que de l’autre côté il y a des gens qui comprennent pas pourquoi ils doivent être commandés. Ca tient au fait que ceux qui commandent donnent toujours, tôt ou tard, des ordres idiots ou dangeureux pour ceux qui doivent obéir et qui ont pour conséquence invariable cette question que tout être humain se pose quand une merde lui tombe sur la tronche "mais pourquoi moi ?". Or la réponse du chef arbitraire, brut et con est aussi invariablement un truc du genre "ta gueule". Arbitraire ... ce n'est pas branler le mec qui surveille le terrain de jeu, c'est devoir supporter des décisions ou des choses imbéciles ou néfastes alors qu'on pourrait s'y prendre autrement.

C’est Socrate qui le premier explique, et on le sait pas ses disciples, que tout pouvoir doit être expliqué et conféré par la raison et non par les idées toutes faites. Il explique que toute personne doit être libre de penser par elle-même et de s’exprimer. Que la raison n’est pas dictée par autre chose que la logique. Célèbre pour avoir choisi d’enseigner gratuitement, contrairement aux sophistes qui se faisaient payer fort cher, il a voulu imposer un modèle de société qui s’organise en donnant accès au savoir à tous, et en donnant non seulement le savoir mais la raison à toute chose.

On ne peut pas dire que la gauche est née, mais ceci est une fondation sérieuse. Moi j’affirme que Socrate est le premier symbole, en son temps, d'une gauche en devenir.

Prémices d'une société moderne : ou le passage de l'obscur aux Lumières


Il faudra du temps, beaucoup de temps pour que les efforts des cités grecques, puis romaines aboutissent à l’idée qu’entre aristocratie et démocratie le modèle le plus stable est peut-être la démocratie, ce qui n’est finalement pas encore prouvé d’ailleurs, mais on sait qu’il existe des démocraties qui survivent à ceux qui les ont créées alors qu’il n’existe pas de monarque qui ait survécu à lui-même. C’est un indice.

Le second indice est que les aristocraties déterminent, dans l’entre-soi, ceux qui en font partie. Ce qui a eu tendance à créer des soucis, entre la consanguinité d’un côté et la cooptation d’andouilles d’un autre. L’aristocratie prend aussi parfois des formes inattendues. Il aura fallu faire l’expérience successive de Napoléon et de Staline pour comprendre que de gens à l’esprit révolutionnaire les pétages de plombs pouvaient aboutir à des gros cons d’aristos sanguinaires. On a le cas de certaines aristocratie bizarre aussi avec les religions elles-mêmes ...mais c'est une autre histoire.

D’ailleurs on est pas certain d’avoir fait le tour de la question. On espère avoir compris un maximum de choses, mais on est pas totalement rassurés.

Les démocraties reposent sur des principes assez simples ... on demande l’avis des gens pour prendre des décisions. Il y a des variantes. Entre une démocratie “occidentale” parlementaire et respectueuse des mandats des élus, et les élus eux-mêmes respectueux de leurs électeurs, le monde idéal, qui existe rarement, enfin ... pas, mais bon ... flûte, entre ça et les démocraties populaires avec parti unique et milices politique qui passent dans la rue armés jusqu’aux dents, en groupes de quatre par quatre pour jeter les opposants dans les geôles du pouvoir ... etc etc ... il y a un monde de variantes à la notion de liberté plus ou moins étendue.

Il y a des aristocraties plus libres que certaines démocraties. Et y a t-il des démocraties qui ne contiennent pas d’aristocratie ? Belle question ! (On verra que non mais c'est un peu pointu comme sujet).

Pendant des siècles on a eu la monarchie. Et pendant des siècles la monarchie a fait chier. Au point de monter les gens contre les aristocrates. Au 18ème siècle, à force d'en baver les gens, pas seulement les gens de rien, mais un peu tout le monde commence à s'agiter du bonnet.

Ah ça ira, ça ira, ça ira


En 1789, il y a eu la révolution française. Ca a commencé plutôt soft. Ca s’est fini en jus de boudin, mais le bordel a duré trois ans. C'est NDDL à la puissance 23, tout le monde veut inventer son espace de liberté à sa façon, et parfois à sa botte.

Donc la gauche et la droite sont nées là. Il y avait un parlement, dans lequel les défenseurs du Roi se plaçaient à la droite du perchoir et les opposants qui demandaient la République se plaçaient à la gauche.

Dans le positionnement des députés lors des séances de l’Assemblée Nationale de août-septembre 1789, on était en pleine Constituante donc, il y avait les tenants du pouvoir de véto du Roi qui se plaçaient à droite du président de l’Assemblée, principalement les nobles et le clergé, tandis que les opposants au véto du Roi, principalement le Tiers-état se plaçait à la gauche du Président. Les représentants de la gauche s’intitulèrent eux-mêmes les patriotes. Ils se disaient déjà républicains.

La raison ? A gauche ou à droite ? La vraie ? Parce que les places d’honneurs, les meilleures chaises et les fauteuils, étaient du côté droit ! Véridique.

Cet usage a pris rapidement dans les habitudes de l’Assemblée et est devenu un symbole repris dans la plupart des parlements du Monde, où les "conservateurs" se placent à droite et les “progressistes” à gauche.

Mais et surtout ... de cet usage il ressort que la droite est assez favorable à l’aristocratie, et la gauche à la démocratie. les choses ne sont pas binaires, mais il y a un peu de ça. Et c’est finalement une opposition qui est parallèle avec le combat de Socrate contre les sophistes, où les sophistes étaient les défenseurs de l’aristocratie, que Socrate combattait par le raisonnement et la connaissance.

C’est la première fondation, constante depuis, de la gauche et de la droite, avec les conservateurs de droite et les progressistes de gauche.

Il faut toutefois se garder d’utiliser le tranchant des idées toutes faites (les sophismes) et rester philosophe. Il existe des cas où le conservatisme habille des gens de gauche et inversement. C’est parfois une question d’éléments de langage.

Ca ira comme ça jusqu'aux temps modernes


Alors la gauche, la droite c’est quoi dans le fond ?

Comme j’ai longtemps tourné et retourné la matière dans ma tête, plus de quarante ans, j’ai vu sortir des germes d’idées assez précises. Au fil de mes années qui passent j’ai retenu que la gauche était :
  • humaniste
  • éprise de libertés individuelles
  • sensible à l’adoucissement des inégalités naturelles et artificielles
  • soigneuse de ne laisser personne sur le bord de la route
  • amoureuse du savoir partagé par tous
  • consciente du fait que la société pour progresser doit non seulement défendre les libertés mais encadrer l’effort commun pour construire et pérenniser les biens collectifs
  • soucieuse du bien être en accompagnant les cadets et en protégeant les aînés
  • ...
La gauche est humaniste. Bien souvent on entend reproché cette idée d’humanisme qui pour certains n’évoque pas grand chose. Mais au fond elle a un sens précis à l’origine, qui est de considérer qu’il n’y a pas des races, des groupes, des castes, mais une seule humanité dont tous les membres sont égaux en droits. On dit que la gauche est universaliste. Le terme n’est pas nécessairement moins discutable ou discuté.

Il n’y a pas si longtemps est venu un petit discours, presqu'intimiste, mais combien dense et consistant qui m’a donné une solution simple pour résumer efficacement la gauche.

Edgar Morin qui s’exprimait lors de la campagne pour la présidentielle 2017 a fait cette interview remarquable dans laquelle il a expliqué en mots simples les sources de la gauche :
  • la source libertaire qui veut que l’individu soit toujours plus libre
  • la source socialiste qui veut que la société soit améliorée
  • la source communiste qui veut qu’on soit communautaires
  • la source écologiste qui veut dire que notre rapport avec la Nature est essentiel, et qu’il faut la sauvegarder
Ainsi énoncé l’esprit de la gauche est bien représenté dans sa vision moderne dont les fondations successives au fil de l’histoire reprennent les idées de liberté, de progrès social, de solidarité universelle de la communauté humaine et de protection de l’ensemble de tous les biens communs que représente la Nature toute entière.

Soit. Moi je comprends cela, et j’en fais l’essence de ma construction intérieure, d’une philosophie politique qui englobant l’ensemble de ces valeurs ne contredit pas l’esprit fondateur de la République : liberté, égalité, fraternité; qui ne contredit pas l’esprit fondateur de l’esprit de la Révolution (de 1789) et qui est décrit dans la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen. Et qui ne contredit pas l’esprit et la lettre de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme.

Mais alors ... et la droite ?


J’aurais tendance, en bon rationaliste à dire que la droite est ce qui n’est pas la gauche. Que la droite est conservatrice, qu’elle n’est pas universaliste, qu’elle n’est pas ouverte au Monde, et pas assez respectueuse de la Nature. J’aurais tendance à dire ça : et je me prendrais les pieds dans le tapis à considérer qu’il suffit de dire qu’on pense un truc, pour être classable d’un côté ou de l’autre ... ce qui est faux.

Il y a une chose qui rend tout ça pas si simple et intuitif. C’est que derrière chaque société humaine il y a un volet humain, et un volet économique.

Oui, l’économie ... tu vois ... etc ... bon. Mais peu importe par quel bout on prend la chose, économie n’est pas forcément pognon. Et ce n’est pas ça le sujet.

En fait il y a un truc qui divise gauche et droite bien au-delà de l’argent, de la valeur de l’argent, du sens qu’on donne à l’argent, c’est le principe de propriété.

Devenez propriétaire. Mais propriétaire t'es rien ?


Et là il y a un clivage particulier entre la gauche et la droite dans la vision moderne, du monde tel qu’il est.

Il y a des gens qui réfutent l’idée de propriété. Certains extrémistes pensent que c’est la propriété qui fait qu’il y a des gens très heureux d’un côté, et très malheureux de l’autre. Parce qu’il y a eu, et il y a encore des gens qui possèdent ... et pas seulement une machine à café ou une boîte d’allumettes, mais aussi la terre sur laquelle je marche, le coin dans lequel je veux me reposer, le sol dans lequel je pourrais semer des graines, pour plus tard récolter de quoi manger ... et cette propriété n’est souvent pas très bien partagée.

D’ailleurs, si on repart du début de l’histoire ... il y a des aristocraties qui se développent, qui s’entourent d’un clergé, d’une troupe, et qui déclarent que toutes choses leur appartient. Comme ça c’est réglé. Et si tu fais pas partie de ce petit milieu aristocratique, tu dois ... payer pour manger, pour dormir, pour vivre, ... et pour payer tu auras de l’argent si tu travailles pour l’aristocratie. Et si l’aristocratie décide que l’aristocratie voisine à des boutons sur la tronche, tu dois aller te battre .. pour tes maîtres. Au début de l’histoire il y a des maîtres, des esclaves, et une petite proportions de gens un peu délurés, ou chanceux, qu’on laissera prospérer pour assurer un peu la paix entre les deux mondes, celui des riches, et celui des pauvres.

Au coeur de la meute !


Ce cirque là a toujours existé, et part probablement du principe que les humains sont des animaux grégaires, sociaux, et qu’ils développent naturellement l’esprit de meute. D'autre part les humains sont par construction naturelle inégaux.

Dans toute meute il y a un ou des chefs de meute. Il y a des forts et des faibles, des doués et des maladroits ...

Cela créé une relation hiérarchisée. Cette relation hiérarchisée repose sur la croyance volontaire ou pas, imposée ou non, qu’il y a des gens mieux placés pour décider à la place de la meute. On peut observer n’importe quel genre de troupeau ou de meute pour comprendre que le gros du troupeau ou de la meute suit ou précède un chef de meute, ou un illuminé du troupeau. A moins que ce ne soit le chien de garde ou le berger qui de coup de dent ou de bâton soit convainquant.

D’où vient l’idée que la propriété serait la source du mal ? Ce n’est pas évident, mais ça vient probablement du fait qu’au fil de l’Histoire humaine se sont développés des modes d’organisation sociale qui ont imposé la mise en place de biens communs et de biens privés, et que la bataille pour l’usage libre des biens communs, et la définition de leur périmètre est une bataille sans fin.

Un bien privé est un bien, quelqu'il soit dont je peux disposer à ma guise sans en référer à qui que ce soit. Un bien commun, public, est un bien que je partage avec les autres et dont on doit s'inquiéter d'être d'accord pour s'en servir, l'entretenir et permettre à chacun d'y avoir accès.

Il y a eu le temps des féodalités. Il y a eu le temps des lumières et des révolutions, ou des monarchies éclairées. La civilisation humaine dans son ensemble a évolué pour assumer l’idée que les biens communs sont préférables dans bien des cas. Mais pour que les entreprises humaines réussissent il faut des chefs pour chaque projet.

On a inventé la civilisation sur le temps long. Elle a d’abord été organisée autour d’aristocraties qui ont créé, ou peut-être cru tout simplement, que l’ordre des choses était imposé par le divin, par des dieux, multiples, conciliants avec les uns, méchants avec les autres, au point de conduire des monarques à vendre leur âme aux curés ... ou à payer pour racheter leurs péchés ... enfin toutes ces croyances ... dans un monde qui serait déterministe et où les choses seraient écrites de telle sorte qu’on a pas le choix et il faut faire ce qu’on nous impose ... c’est comme ça parce que c’est comme ça !

Et bien ça c’est un sophisme. Et contre les sophisme nous avons Socrate ... et tous ses successeurs.

Darwin un naturaliste et paléontologue de talent


Non le monde n’est pas déterministe. Ca c’est un Monsieur Darwin qui en a eu l’intuition et a tenté d’en faire la preuve ... tentative plutôt réussie. C'était au 19 ème siècle. Mais il a mis un grand bordel dans les esprits.

Comment ? Le monde serait donc évolutionniste, et les choses ne seraient pas le fruit d’un dessein divin ? Mais le respect se perd mon cher !

Darwin n’était pas un homme de gauche ou de droite. Ca il s’en fichait un peu dans son cadre de vie et à son époque précise. En fait Darwin croyait en l'existence de Dieu, d'un dieu unique, avec un bémol. Quand il a perdu sa fille Darwin a décidé une fois pour toutes que Dieu n'était pas doué pour être gentil. Fin de son allégeance.

Mais sa contribution à l’esprit de gauche est indéniable. Il y a beaucoup plus de gens qui ont des convictions religieuses qui se déterminent comme étant de droite, que de gauche. C’est un fait. Mais ce n’est pas un fait aussi dichotomique que ça.

Pourquoi, parce qu’il y a des gens qui ont des convictions religieuses mais que ce n’est pas le problème pour ce qui est des choses terrestres. Donc on peut avoir des opnions sur la religion, ou pas, pour ou contre. Et après tout de nos jours, en France, ça n'affecte à priori pas la politique parce que des gens en 1905 on mis au point un texte fondateur sur la laïcité qui explique que la politique et la religion peuvent exister indépendamment l'une de l'autre.

Et c'est quand Jésus crie


Au milieu de l’histoire de l’humanité, il y a un moment clef intéressant, et qui renvoie à la question sur la propriété.

C’est l’histoire d’un mec dont la naissance fait encore débat, mais qui a eu un gros passage à vide et un jour il s’est mis à faire des meetings, sans l’accord des autorités, et comme il avait du bagou les gens l’écoutaient.

Et c’est là qu’il a expliqué aux gens que la liberté était fondamentale, et que la fraternité aussi. Aimez-vous les uns les autres. Belle parole. On a traduit ça plus tard par “faites l’amour mais pas la guerre” entre autres. Mais c'était beaucoup plus tard.

Il a dit un truc aussi qui était assez novateur à l’époque. On lit dans l’Evangile, que Jésus, on l’appelle ainsi par chez nous, a commencé à répandre son message en Palestine et attire l'attention sur lui. Les Pharisiens, qui voient en Jésus un agitateur, décident de lui tendre un piège. Ils se présentent à lui et lui demandent s'ils doivent payer le tribut demandé par les Romains, donc un truc comme un impôt d'occupation.

Jésus comprend que c'est un piège qu'on lui tend là : s'il répond que l'on ne doit pas payer le tribut aux romains, il sera immédiatement dénoncé comme agitateur, les terroristes de l'époque, aux autorités, et il sera probablement condamné comme tel. A l'inverse, s'il répond qu'il faut payer le tribut aux romains, il perdra de sa magnificence, le fils de Dieu prétendu étant lui aussi obligé de se soumettre aux lois de l'occupant.

Jésus prend l'initiative de répondre aux Pharisiens et leur demande de lui présenter une pièce de monnaie. Une fois la pièce en main, il demande à qui appartient le portrait frappé sur la pièce. C'est celui de César, l'empereur romain lui répond t-on. Et Jésus de dire : "Rendez donc à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu".

Ce qu’il dit là est une parole d’Evangile ! En fait il reconnaît qu’il peut y avoir des gens qui décident et imposent pour nous et que nous leur devons peut-être quelque chose, peut-être sous la contrainte, ou peut-être librement, mais ces gens ne possèdent pas une chose : notre âme.

Liberté !

Je vis sur les terres d’une société qui ne me permet pas d’en être propriétaire sans lui payer quelque chose, mais cette société n’est pas propriétaire de moi.

Il y a d’autres trucs à ressortir de la Bible sous toutes ses formes, des textes “sacrés”, il y en a plein, mais ce qu’il faut retenir c’est que la plupart des fondements idéologiques de nos esprits modernes trouvent leurs racines dans des trucs écrits il y a longtemps.

Et ici en particulier ce principe assez complexe en fait qui veut que puisque César est le maître du pays, qu’il frappe monnaie, nous n’y sommes pas libres comme nous le souhaiterions, mais il ne possède pas nos âmes.

Le principe de propriété est une chose simple à la base. Toute personne qui occupe un lieu pour ses besoins vitaux est libre d’occuper ce lieu pour vivre, sous réserve qu’il n’en ait pas délogé quelqu’un d’autre qui y était avant.

Ca c’était du temps où c’est simple.

La propriété vitale et la propriété par héritage


Après sont venus des difficultés du genre “oui mais mon père une fois, il s’est arrêté ici pour pisser, donc là où tu es c’est aussi à moi”. Dans les esprits flous de ces temps fous est née l’idée de propriété transférable.

J’arrive quelque part, je m’approprie ce quelque part, et quand je disparaîtrai mes héritiers pourront garder ce que j’ai eu. Ce qui vaut pour le terrain, la machine à café et les allumettes ... si on a pas cramé toutes les allumettes.

Et justement cette histoire d’allumettes ... ça va te mettre le feu à l’humanité tôt ou tard.

Pourquoi ?

Quand le fils de Crao devient élève d'un futur business-man


Parce que les allumettes tu les utilises. Chaque jour, en étant économe tu peux arriver à te contenter d’une pour démarrer le feu et avoir de la flamme toute la journée. Mais au bout de quelques jours plus d’allumette.

Et là Macran va voir Rahan dans la grotte d’à côté, et lui expliques :

- écoutes Rahan, toi tu es très sportif et habile, moi mon muscle c’est ma tête, donc tu vas me fabriquer des allumettes tous les jours que tu m’amènes dans une boîte. Pour les fabriquer il y a la grotte au salpêtre que je me suis approprié, et pour le bois c’est la petite forêt juste à côté, à moi aussi. Donc tu me fabriques des allumettes. Et moi je fais cuire les merguez avec le feu, et le bois que tu ramènes en plus des allumettes. Tu auras une merguez à chaque fois.

Rahan vient de recevoir un contrat de travail de la part de Macran. Rahan se dit c’est chouette je vais faire ce qu’il me dit et je mange une merguez cuite, sans avoir à m’en soucier du comment.

La baise dans l’histoire se passe pas au moment du contrat de travail. A la limite il y a des chefs de meute. On y croit ou pas, on peut aimer César ou pas. La baise elle est pas là.

La baise elle est dans “que je me suis approprié”.

La grotte dans laquelle vit Macran, c’est vital. Soit. Mais la grotte au salpêtre c’est une ressource ... soit elle est privative, Macran possède la grotte, parce qu’il a décidé et qu’il est malin dans le mauvais sens, soit parce qu’il a convaincu les gens peu importe comment il a fait son truc, mais tant que Rahan est d’accord avec Macran sur la grotte au salpêtre, Rahan peut bouffer une merguez après une journée de taf.

Si Rahan fait ça il est esclave d’un système de droite.

Si Rahan un jour de fatigue se dit "mais j’en ai marre de me faire baiser", il commence à être de gauche.

Pourquoi Macran peut-il arbitrairement et indéfiniment prétendre posséder la grotte au salpêtre ? Sur la foi de quel injonction déterministe et divine ?

Ah ... Socrate nous aide à penser, la raison, et Darwin nous aide à réfuter le déterminisme.

Bon, ça vient de loin, mais on commence à comprendre la différence entre, premièrement, deux types de propriétés, privée, et commune, et deux termes de propriétés temporelle, juste pendant que j’ai besoin, et intemporelle, éternelle ou héréditaire.

Ca complique, mais c’est pourtant comme ça que ça fonctionne.

Et le pire, c’est que la propriété sur les biens communs, ces choses qui ne sont pas de l’ordre de l’espace purement vital, est une propriété disputée depuis un peu toujours, et toujours pas réglée, loin de là.

Le capital est-ce capital ?


Pour ceux qui lisent la version résumée, donc on parle de capitalisme ou pas capitalisme.

Pourquoi capitalisme ? Parce que pour matérialiser le fait que la propriété non individuelle et intemporelle existe, et pas que dans l’esprit de Monsieur Pierrafeu, on a inventé l’idée que le bien collectif pouvait être décrit en matière de propriété sous la forme d’actions, de parts, de parts “sociales” même. Donc dans l’exemple Macran est propriétaire de 100% de la grotte au salpêtre.

Il partage pas Macran. C’est pas un partageux.

En fait Macran il est de droite.

Si il était de gauche il aurait eu un discours différent : il aurait été voir Rahan et lui aurait dit :

Bonjour fils de Crao, j’ai une idée bonne qu’elle m’est venue, c’est que la grotte au salpêtre qu’est juste à côté du petit bois, si on allait passer tous les deux une heure ensemble, l'un coupe le bois, l’autre gratte les murs, et on prépare ensemble les allumettes qu’on partage en deux parts égales et tout et tout ...

Et là Rahan aurait sûrement dit qu’il trouvait que c’était une bonne idée de partager le travail et le fruit du travail à parts égales.

Et cette version là c’est profondément de gauche.

En plus on a remarqué que dans le scénario de droite, Macran fout pas grand chose à part s’en mettre le plus possible dans la panse. Alors que dans le scénario de gauche il mange plus raisonnablement, c’est bon pour sa santé. Et puis en faisant les choses à deux, même si il faut se caler pour y aller, et tout ça, au bout du compte, on se fatigue moins, et on peut faire plus d’allumettes. On pourrait monter un business avec toute la vallée de la Dordogne qui doit avoir des besoins de faire du feu. Alors que seul Rahan il aurait été rapide à faire son boulot, mais pour développer un business intelligent ... plus compliqué, on a pas 4 bras, merde.

~~~~~~~~~~ Le café gourmand ~~~~~~~~~~


Les graines du futur, on s'aime à tous vents


Tiens voilà un truc qu’un philosophe a ressorti ces derniers temps ... un jeune originaire de Saint Renan. Il rappelait "seul on peut aller plus vite, ensemble on peut aller plus loin".

Enfin voilà un peu, la gauche, la droite, bon juste un peu expliqué.

Mais ce qui est chiant au fond c’est que les choses sont assez simples : à gauche on est solidaires, partageux plus volontiers, sans forcément, faire les bisounours, à droite on est moins collectif, voire pas du tout.

Et alors avec tout ça on vit dans des sociétés un peu calées à gauche, à droite, ou parfois on sait pas, à droiche et à gaute par exemple, avec des aristocrates qui gouvernent une démocratie.

Alors la voie, la vraie qui permet de faire synthèse des idées de gauche c'est comme j'ai dit plus haut ... mes idéaux : humanistes, éprise de liberté individuelles, soigneuse de ne laisser personne sur le bord de la route, etc, enfin ça porte un nom Le Futur désirable, tu vois.
 
On y met des trucs qui reprennent le meilleur du meilleur et comme on voudrait nous faire taire en plus, des fois, notre force à nous c'est qu'on est Vent debout. Et peut dire vu d'où on vient qu'ils ont voulu nous enterrer, mais ils ne savaient pas que nous étions des graines.

Mais juste pour dire, la gauche, la droite, c’est simple, sauf qu’il y a des gens qui ont sortis de nouveaux concepts en voulant faire croire que le monde n'a rien fait d'intéressant depuis des millénaires, que tout est à refaire, et qu'il faut abandonner la vieille politique. Sauf que quand on gratte un peu leur culture, on comprend vite qu'ils valent pas tripette et qu'en guise de nouvelles choses ils nous servent des vieilles recettes à la mords moi le n'oeil.

Bon Yves, c’est promis on révise la partie sur l’économie libérale, Bastiat etc ... là on mettra le doigt sur la réalité du péché originel ... l’histoire de la pomme avec Eve la cause de tous les mots, et Adam l’andouille qui ne savait rien.

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